Paris, en été, les soirs sont étouffants

Paris, en été, les soirs sont étouffants.

Et moi, noir promeneur qu’évitent les enfants,

Qui fuis la joie et fais, en flânant, bien des lieues,

Je m’en vais, ces jours-là, vers les tristes banlieues.

Je prends quelque ruelle où pousse le gazon

Et dont un mur tournant est le seul horizon.

Je me plais dans ces lieux déserts où le pied sonne,

Où je suis presque sûr de ne croiser personne.

Au-dessus des enclos les tilleuls sentent bon ;

Et sur le plâtre frais sont écrits au charbon

Les noms entrelacés de Victoire et d’Eugène,

Populaire et naïf monument, que ne gêne

Pas du tout le croquis odieux qu’à côté

A tracé gauchement, d’un fusain effronté,

En passant après eux, la débauche impubère.

Et, quand s’allume au loin le premier réverbère,

Je gagne la grand’rue, où je puis encor voir

Des boutiquiers prenant le frais sur le trottoir,

Tandis que pour montrer un peu ses formes grasses

Avec son prétendu leur fille joue aux grâces.

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Paris, en été, les soirs sont étouffants
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