Douleur bercée

Toi que j’ai vu pareil au chêne foudroyé,

Je te retrouve époux, je te retrouve père ;

Et sur ce front songeant à la mort qui libère,

Jadis le pistolet pourtant s’est appuyé.
Tu ne peux pas l’avoir tout à fait oublié.

Tu savais comme on souffre et comme on désespère ;

Tu portais dans ton sein l’infernale vipère

D’un grand amour trahi, d’un grand espoir broyé.
Sans y trouver l’oubli, tu cherchais les tumultes,

L’orgie et ses chansons, la gloire et ses insultes,

Et les longues clameurs de la mer et du vent.
Qui donc à ta douleur imposa le silence ?

– O solitaire, il a suffi de la cadence

Que marque le berceau de mon petit enfant.

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Douleur bercée
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