Récits épiques – Le Magyar

Istvan Benko, magnat de la steppe hongroise,

Le même qui portait au pouce une turquoise

Qui pâlissait, dit-on, quand le Turc arrivait,

Prodigua follement tout le bien qu’il avait.

Ce seigneur fut vraiment magnifique ; et l’on conte

Que, dans un bal champêtre, un jour, le riche comte

Vint, parmi ses vassaux, en superbes habits,

Couvert de diamants, de saphirs, de rubis

Et de lourds sequins d’or, qu’il avait, par caprice,

Mal attachés exprès au drap de sa pelisse,

Afin que, tout le temps qu’il serait à danser,

Ils tombassent par terre et qu’on pût ramasser.

Certes, les pauvres gens ne s’en firent pas faute.

Mais, quand ce fut fini, leur noble et puissant hôte

Alla droit vers un vieux qui, resté dans son coin,

S’était croisé les bras en regardant de loin,

Vrai Magyar, en manteau de laine aux larges manches,

En talpacknoir, et dont les deux moustaches blanches

Tombaient sévèrement sous un nez de vautour.
« Je voudrais te donner quelque chose à ton tour,

Père, lui dit le comte Istvan avec malice ;

Mais je n’ai plus un seul sequin sur ma pelisse.

Dis-moi : Pourquoi n’as-tu voulu rien ramasser ? »
Le vieillard répondit : « Il fallait se baisser. »

Évaluations et critiques :

Récits épiques – Le Magyar
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Votre voix compte! Partagez votre opinion sur ce poème et faites-nous part de vos impressions.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x