Ferrum Est Quod Amant

A Jose Maria de Heredia
Sous les pleurs du jet d’eau qui bruit dans la vasque,

Armide étreint les flancs du héros enchaîné.

Près d’Ares, qui de sang ruisselle, Dioné

Mêle ses fins cheveux aux crins rudes d’un casque
Donc, ô femme, toujours ton caprice fantasque

Aux boucles des brassards s’accroche fasciné.

Ton orgueil, par le glaive absurde dominé,

Tombe aux pieds des pesants pourfendeurs comme un masque.
Si tu t’offres ainsi, lubrique, à ces vainqueurs,

C’est qu’ils ont comme toi versé le sang des cœurs.

C’est que ta lèvre rouge est pareille à des traces
Sanglantes sur l’épée aux sinistres éclairs,

Et que, mieux qu’au miroir, dans l’acier des cuirasses

Tu te plais à mirer tes yeux cruels et clairs.

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Ferrum Est Quod Amant
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