Le jour est à sa place et coule à fond de temps,

À moins que l’être monte à travers des espaces

Superposés dans la mémoire et délestant

La cervelle et le cœur de souvenirs tenaces.
Étés, puissants étés, votre nom même passe,

Être et avoir été, passe-temps et printemps,

Il passe, il est passé comme une eau jamais lasse,

Sans cicatrices, sans témoins et sans étangs.
Saisons, vous chérissez du moins le grain de blé

Qui doit germer aux jours de dégel et la clé

Pour ouvrir aux départs les portes charretières.
Les astres dans le ciel par vous sont rassemblés,

L’an va bientôt finir et des pas accablés

Traînent sur les chemins ramenant aux frontières.

1942

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Saisons
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