L’Enfant de la Revole

Comme son regard longtemps suit le soleil au tranchant d'une faux accrochée à la poutre, la folle a dans l'œil une tache de lumière qui reste après des jours.
«On demande à la voir!» lui disent les gars venus d'une autre vallée pour la revole des foins. Et chacun de lui donner la preuve de son amour insupportable.
Le soir son père lui fait sa grande toilette et l'appelle son agneau : mais un enfant lui vient d'on ne sait qui.
Elle reste des après-midi sans bouger, la tempe contre la crémone, derrière les vantaux tirés entre quoi un rai de soleil passe et marque les heures sur sa joue. Des mouches

tapent contre le carreau éprouvant la fureur du vide.
L'enfant naît abîmé qu'on garde et qu'on déclare sous le prénom d'Esprit car sa tête est parfaite. Plus tard il voit une étoile en plein jour et marche à

grandes enjambées au-dessus des flaques dans les communaux.

Dominique Pagnier
Enfance

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L’Enfant de la Revole
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