La Vigne en Fleur

C’était une vallée entre Saint-Cyr et Luynes,
Dont la vigne à foison couvrait les deux versans;
La tiède nuit de juin glissait sur les collines,
Et dans les chemins creux brillaient des vers luisans.

Lorsque pour son amant le soir la bien-aimée
Lisse ses cheveux bruns, une fraîche senteur
Imprègne sa poitrine et sa tête embaumée;
— Ainsi tu parfumais la nuit, ô vigne en fleur!

On dit qu’aux jours d’été, quand tes grappes fleurissent,
Le vieux vin des celliers fermente et reverdit;
Quand monte leur odeur, dans les cœurs qui languissent,
L’amour aussi, l’amour se réveille et bondit. —

La lune se leva comme une jeune reine,
Et les prés assoupis, et les grands pampres verts
S’argentèrent soudain à sa splendeur sereine;
On entendit des pas sous les chemins couverts.

Une enfant de vingt ans, dans le sentier des vignes,
Cherchant quelqu’un des yeux, s’avança lentement.
Je voyais son profil aux délicates lignes
Sous les pâles rayons s’éclairer doucement.

Ses regards scintillaient, sa robe aux teintes blanches
Se soulevait parfois aux soupirs de son sein…
D’un cerisier touffu s’écartèrent les branches,
Un jeune homme parut et la prit par la main.

Sur une pierre assis, d’abord ils écoutèrent;
Tout chantait: les grillons, les rossignols; près d’eux
Les pampres frissonnaient au vent. — Ils se levèrent,
Et dans l’obscurité disparurent tous deux.

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La Vigne en Fleur
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