Aux mères qui battent leurs enfants

Mères, ne battez pas vos enfants ; laissez-les

Courir dans la demeure indulgente, et poursuivre

Cet idéal de bruit qui les grise, et qui livre

Aux caprices du vent leurs cheveux débouclés.
Aux portes de leurs cœurs ne brisez pas les clés !…

S’étourdir, trébucher, salir, pour eux c’est vivre ;

Car parmi ces rieurs plus d’un est encore ivre

Du paradis tout bleu dont ils sont exilés !…
Les enfants n’aiment plus les parents qui se fâchent,

Et leurs petits bras blancs lentement se détachent

De leur cou, comme un fruit quand l’arbre est secoué.
C’est mal couper ainsi les ailes aux colombes,

C’est mal faire pleurer après qu’on a joué :

Laissez-leur donc leurs pleurs pour en mouiller vos tombes.

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Aux mères qui battent leurs enfants
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