Son âme avait brisé son corps.

VICTOR HUGO.
Diex por amer l’avoit faicte.

LE CHASTELAIN DE COUCY.
C’était une âme neuve, une âme de créole,

Toute de feu, cachant à ce monde frivole

Ce qui fait le poète, un inquiet désir

De gloire aventureuse et de profond loisir,

Et capable d’aimer comme aimerait un ange ;

Ne trouvant en chemin que des âmes de fange ;

Peu comprise, blessée au vif à tout moment,

Mais n’osant pas s’en plaindre, et, sans épanchement,

Sans consolation, traversant cette vie ;

Aux entraves du corps à regret asservie ;

Esquif infortuné que d’un baiser vermeil

Dans sa course jamais n’a doré le soleil,

Triste jouet du vent et des ondes ; au reste,

Résignée à l’oubli, nécessité funeste

D’une existence vague et manquée ; ici-bas

Ne connaissant qu’amers et douloureux combats

Dans un corps abattu sous le chagrin, et frêle

Comme un épi courbé par la pluie ou la grêle ;

Encore si la foi…, l’espérance…, mais non,

Elle ne croyait pas, et Dieu n’était qu’un nom
Pour cette âme ulcérée… Enfin au cimetière,

Un soir d’automne sombre et grisâtre, une bière

Fut apportée : un être à la terre manqua ;

Et cette absence, à peine un cœur la remarqua.

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Une Âme
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