I
C’est la douceur, c’est la candeur du Temps Pascal

Et, pour les âmes repenties,

Il neige des hosties…
Les vergers du ciel sont en fleurs,

Neige tiède de Floréal,

Comme celle tombant des branches

En fleurs blanches ;

Ah ! cette chute dans les cœurs

De la neige en fleur des hosties

Qui, calmement, portent en elles

Tout le printemps et la vie éternelle !
C’est comme l’instant d’une manne,

Pain de l’âme, substantiel,

Qui tomberait du ciel ;

Quel doux parfum il en émane !

Ah ! manger à son tour cette blancheur nacrée,

Ce pain de clair de lune ;

L’hostie est consacrée

Et tout Dieu est présent à la fois dans chacune.
Ô Dieu ? lui que nous invoquons ! ?

Qu’est-ce pour lui que ces métamorphoses ?

Tout l’hiver règne en chacun des flocons ;

Tout le printemps existe en chacune des roses.
II
Comment aller jusqu’à l’hostie ?

On dit : « Pas aujourd’hui ; demain… »

Et on reste dans l’apathie ;

L’encens offre de trop faibles chemins.
Restes d’encens, effacés tout de suite,

Petits chemins bleus,

Chemins sinueux

Dans cette église où ils sont comme en fuite.
Ah ! ces chemins qui s’évaporent !

Ils nous reconduiraient pourtant

Aux temps d’enfance et de foi, au bon temps !

Et nous pourrions prier encore…
De plus près, on verrait la Présence Réelle.

Mais l’encens meurt et cessent les chemins,

Chemins trop frêles,

Et compliqués comme les lignes de la main.
L’hostie est toujours là, calme et plénière ;

Les chemins d’encens ne sont plus…

Et on est les enfants perdus !

Ah ! comment arriver à la seule Lumière ?
III
La vieille église rêve en un vaste silence ;

La ville morte, avec sa tristesse, est autour ;

On en sent, comme d’un malade, la présence,

Et tout est assombri par l’ombre de la tour.
Il règne dans les nefs un jour de demi-deuil ;

On entend, au dehors, pleurer les hirondelles ;

Seuls les vitraux d’azur gardent un peu d’orgueil ;

Et la Vierge pâlit dans ses vieilles dentelles.
Tout est âgé, tout s’appauvrit ; les hauts piliers

Semblent les troncs, veufs de rameaux, d’une futaie ;

On sent une lointaine et vague odeur de plaie ;

Est-ce qu’un crucifix se mettrait à saigner ?
Ah ! cette maladive odeur de vieille église,

Fade, mais sensuelle, et qui fait qu’on défaille :

Lis, crèches de Noël dont se fane la paille,

Encens irrésolu qui meurt dans l’ombre grise ;
Vin d’or évaporé des burettes, bougies

Dont la souffrance aura racheté nos péchés ;

Et tant d’odeurs encor : les nappes défraîchies

Et les voiles de noce aux bouquets d’orangers.
Et vous aussi, votre immortelle odeur humaine,

Foule venue ici dont Dieu seul sait le compte :

Larmes du repentir et sueur de la honte,

Odeur des siècles ? lourde, et qui toujours se traîne…
Odeur de mort aussi, car tout ici se meurt !

Cette église est trop vieille et la ville est trop morte ;

Ce ne sont que tombeaux dans les nefs et le chœur,

Et combien de cercueils en ont franchi les portes !
Oui ! tout est mort ! Oui ! tout se meurt sans cesse ici :

L’encens dans le néant, aujourd’hui dans naguères ;

Les visages des vieux tableaux meurent aussi ;

Et chacun pense aux ossements des reliquaires…
IV
Oui ! c’est la mort, mais c’est aussi l’Éternité ;

Entrez, mon âme irrésolue !

Le portail vous effraie et ses démons sculptés ;

Mais l’église est toute bonté,

Et, par les vitraux noirs, un clair de lune afflue.
Ô mon âme, rien de la vie

Ne vous aura suivie

Dans cette ombre propice et que vous souhaitiez.

Les cierges ont, au loin, des remuements de lèvres

Comme s’ils vous parlaient en rêve…

Oh ! les doigts rafraîchis à l’eau des bénitiers !

C’est le refuge ;

C’est l’asile de l’Arche au milieu du déluge ;

Et voici devers vous que vole la colombe,

La colombe du Saint-Esprit.
Certes la vieille église a le froid d’une tombe

En qui le vieux pécheur qu’on était meurt sans bruit ;

On meurt au monde et on meurt à soi-même ;

On est un Lazare blême ;

Mais Jésus pleure et nous ressuscite soudain !
On renaît à la vie avec une âme neuve ;

On se lève, on est comme au milieu d’un jardin.

Qu’importe le monde ! Qu’importe

Au loin, la ville morte !

Et que sur les vitraux il pleuve,

Et que la nuit descende en ses crêpes de veuve !

Ici, il fait soleil ;

L’ostensoir en vermeil

Brille, là-bas, au fond du chœur ;

L’encens est un rideau de brume qui s’écarte…
Il semble qu’on soit mort et puis qu’on ait été

Ressuscité…

On sent, autour de soi, comme des sœurs ;

On a l’air de prier avec Marie et Marthe.
V
L’hostie au fond du chœur est une pâle lune ;

L’encens la voile d’une brume ;

Et la foule regarde, au loin, ce clair de lune.
Ô le beau clair de lune qu’est l’hostie !

Le prêtre à l’autel l’a brandie,

Et sa tonsure pâle est comme une autre hostie.
Le prêtre apparaît plus qu’humain

Avec ce clair de lune entre les mains ;

Or, dans la lune, on voit tout un visage humain.
Et dans l’hostie aussi on croit voir par moments

La face de Jésus s’ébaucher en du sang

À cause du reflet des cierges par moments.
VI
La vieille église a des vitraux tout nus

Qu’aucune peinture n’image ;

Rien que du verre en des meneaux de plomb,

C’est comme une eau sans fond

Où rien ne surnage,

Une eaux captive

Qui, d’un long passé, n’a rien retenu.
Aucun reflet, aucune image vive !

C’est comme la béante ouverture d’un puits

En qui tout roule et s’accumule :

Les prières, l’encens fané,

Les corbeilles du mois de mai,

L’orgue, le buis,

Tout ce qui fut et devient nul.
Ah ! ces vitraux, blancs comme des suaires,

Ah ! ces vitraux, tendus comme des linges,

Grands linges mortuaires

Que la pluie, au dehors,

Lessive et rince,

Linge de Véronique ou linge du Calvaire

Où tout visage est mort…
Vitraux nus !

On dirait des tombeaux de verre

Où, à peine, le soir, une cendre remue.

Ah ! toutes ces blêmes verrières !

On songe à des clairières,

Çà et là, dans une forêt.
Verre opaque où rien n’apparaît,

Vitres verdies,

Où la lune, il semble, a figé

Son pâle incendie,

Comme dans une mare.
Par les vitraux à croisillons on voit le ciel

Comme entre les feuilles d’un arbre :

Azur délimité, firmament partiel…
Mais que le ciel, à travers eux, paraît âgé !
VII
Les vitraux sans nul or

Et sans nuls personnages

Qui les imagent

Ont des rêves dont à leur guise ils se décorent.
(Les vitraux de couleur

Jamais ne se délivrent

De l’or, des vierges et des fleurs.)
Mais, eux, c’est d’une vie, enfin propre, qu’ils vivent !
Ils sont de flamme, ils sont de givre ;

Tantôt tout le soleil y meurt rouge en sa gloire,

Tantôt l’hiver miséricordieux

Brode de bouquets blancs leur verre sans histoire,

Comme si c’était la fête de Dieu.
Ils sont d’azur, ils sont d’argent ;

Les nuages vont voyageant

Dans leur verre qui s’influence comme l’eau.

À Ténèbres, ils sont foncés

Et clairs à Laudes ;

Parfois la lune y règne avec tout son halo,

Ou le couchant y fait durer ses cendres chaudes,
Vitraux récompensés d’avoir bien renoncé !
VIII
O salutaris hostia !
Les enfants de chœur ont chanté l’hostie

Avec une voix assortie

Aux ornements blancs de la sacristie.
Quel ange les initia ?

Musiciens en longues robes,

Ô soprani,

Épanchant leur chant d’aube

Comme d’un nid ;

On dirait qu’ils pépient,

Et leur chant sur celui des oiseaux se copie.
Adolescents aux têtes rases

Qui psalmodient en répons brefs ;

Le silence semble en extase

Quand leur pâle solfège

Vacille dans les nefs

Comme une neige.
Ce sont des voix presque irréelles ;

Ainsi doivent chanter les lis.

On dirait un troupeau qui bêle

Après l’hostie.
Voix des enfants de chœur,

Par qui les églises

Un moment s’angélisent.
C’est tout calme, toute blancheur

Aussi toutes sourdines,

Aussi tout nonchaloir,

Et toute la foi d’un parloir

Chez les Visitandines.
En faveur de ces pures voix

Combien de pécheurs, combien d’incrédules

Le ciel amnistia !
O salutaris hostia !
Voix par qui le concert de l’orgue s’acidule ;

Voix se pressant comme les tuiles sur un toit.

Voix des soprani :
C’est un frais jet d’eau qui monte et retombe

Et l’église en est rafraîchie ;

C’est un lustre aux tremblotantes bougies

Dont la clarté croît et décroît ;

C’est un concile de colombes ;

C’est un chant qui déferle ;

On voit le ciel à travers leur voix,

Comme à travers une perle…
L’orgue étend par-dessous un velours noir uni.
Voix des soprani

Aussi cassables que du verre,

Transparentes aussi,

Et dont la transparence enserre

? Tout en le laissant voir ?

Le beau vin d’or des Prières latines.
L’orgue dans le silence accroît ses velours noirs ;
Et les voix se combinent

Comme des fils frêles

Qui doivent aboutir à être une dentelle :

Chaque voix collabore,

Ajoute sa fleur incolore,

? Ah ! quelle harmonie il y a ! ?

Et sur l’orgue, dont le velours s’étale,

S’ajoure le cantique en dentelle totale.
O salutaris hostia !
IX
Douceur de rêver

Le soir, dans une ancienne église !
On retrouve en soi quelque avé

Comme un sachet parmi le linge d’une armoire

L’encens bleu se volatilise ;

Chaque vitrail semble un fusain inachevé.

Le silence s’unit au soir

Il flotte des senteurs fanées,

Comme si on ouvrait un cercueil de momies,

Ou le vieux tombeau des Années.
À peine quelques bruits dans l’air quiet :

Craquements, heurts, rumeurs, tout ce qui est

La respiration des choses endormies…
On rêve, on prie un peu ;

L’ombre s’accroît, grave et verdâtre ;

Oh ! si on pouvait voir Dieu,

Ne plus douter, savoir enfin !

Déjà toute l’église est sombre ;

La nuit est en chemin ;

Il n’y a plus qu’un seul vitrail opiniâtre

Où le jour lutte contre l’ombre…
Soi-même on sombre

Dans on ne sait quel rêve vague à la dérive ;

On a senti passer un geste de pardon,

Avant qu’on ne chavire, ensuite ;

On est hors du temps, dirait-on,

Comme éparpillé, comme en fuite,

Au fond d’une eau de plus en plus froide et sans rives !
Combien de temps s’est écoulé ?
L’ombre maintenant dans l’église

Est glauque et grise ;

Et on croirait songer dans un vaisseau coulé.
X
L’orgue dans le silence a soudain préludé :

Et c’est comme l’éveil d’une eau dans la campagne

Qu’un dépliement de brume et de tulle accompagne,

Une eau dont le courant est à peine ridé.
Eau pâle du clavier que d’invisibles mains

Font chanter, comme les battoirs des lavandières ;

L’orgue coule, il frissonne, il s’attarde en chemin,

Puis se décide et s’enfle ainsi qu’une rivière.
Une rivière grave et dont la largeur s’use

À rafraîchir les nefs, à jaillir dans la tour ;

Le chant, par instants, tombe avec un bruit d’écluse,

Les roseaux des tuyaux sont alignés autour.
Une rivière en qui les voix des soprani

Viennent perdre, un à un, leurs affluents débiles ;

Un silence, parfois, l’interrompt comme une île ;

Puis l’orgue recommence à couler, tout uni.
Splendeur de l’orgue : ombre et soleil, force et douceur ;

Mais la douceur d’une force de la Nature,

Un chant se profilant comme une architecture,

Comme un rocher, qui se couronne avec des fleurs.
L’orgue ! voix d’infini, voix de ciel, voix lunaires ;

Qui donc suppose encore un réel instrument ?

L’orgue est un puits sculpté où chante le tonnerre ;

L’orgue est le bruit apprivoisé d’un élément.
C’est le vent : tour à tour la brise dont s’émeuvent

Les roses, et le vaste ouragan frénétique ;

C’est l’eau : rivière qui grossit, qui devient fleuve ;

Et l’orgue croule en cataractes de musique.
Oui ! c’est un élément, dont l’humeur toujours change ;

Il a toutes les voix, câlines ou funèbres ;

À Matines il chante et il pleure à Ténèbres ;

Est-ce un chant de la Terre ou sont-ce des chœurs d’Anges ?
Ô mélodie, à peine humaine ! Elle vous frôle

Avec la douceur qu’a la lune qui se lève ;

C’est un baume, c’est une étreinte, c’est un rêve !

On se sent comme au bord de l’eau dormante un saule.
L’orgue est tour à tour rauque et confidentiel ;

Tumultueux, puis doux comme le catéchisme ;

Et, après son orage où se brisait le prisme,

Il s’apaise, et dans l’air déroule un arc-en-ciel !
L’orgue tantôt exulte et tantôt se lamente ;

Tantôt noir ? et c’est un catafalque de sons

Tantôt blanc ? et c’est la layette d’une infante…

On l’écoute comme on regarde l’horizon !
XI
Les enfants de chœur évoluent

Devant l’autel où la cire fond ;

Ils s’assemblent comme des nues,

Aux groupements de ouate,

Qui se défont et se refont.
Ils se sont donné l’accolade

Avec des gestes confidentiels,

Comme s’ils se parlaient du ciel…

Leurs rochets ont les plis d’une eau que le vent ride.
Ils s’avancent un peu timides,

Comme s’ils marchaient devant un miroir ;

Ils vont portant des encensoirs,

Des clochettes, des lanternes,

Des burettes où l’eau avec le vin alterne ;

Et tous ? devant le prêtre, en fête d’avoir bu

Et qui est alors Dieu lui-même, ?

Faisant des gestes qui caressent ou qui sèment

Ils ornementent l’air avec leurs attributs.
Lents groupements ! Poses ! Cadences !

Génuflexions unanimes !

Ballet sacré ! Sens primitif des danses !

Religieuse pantomime !

Car même l’encens, qui s’échappe

Des encensoirs d’argent,

Unit et désunit les beaux groupes changeants,

Comme avec des écharpes.
XII
Parmi les grandes cathédrales aux murs frais

C’est toute la Nature éternelle qu’on goûte ;

On y entre comme on entre dans la forêt

Dont les rameaux cintrés s’arrondissent en voûte.
Oui ! toute la Nature y règne, transposée :

Soleil de l’ostensoir ! Et l’encens peu à peu

Évaporant parmi les nefs un brouillard bleu ;

L’eau bénite répand des gouttes de rosée.
Les jardins des vitraux ont des roses trémières

Toujours en fleurs ; et les rosaces sont des paons

Immobiles, qui font la roue, au soir tombant ;

Les cierges sont du blé aux épis de lumière.
Ô Nature que les cathédrales copient !

Les orgues font le bruit du vent ; les soprani

Ont une voix qui s’aile et sort comme d’un nid ;

Dans la forêt de pierre, à leur tour ils pépient…
XIII
Les cierges lentement brûlent parmi les nefs ;

Ils ont l’air de souffrir. Peut-être souffrent-ils ?

Ils saignent, dirait-on ; ils ont des frissons brefs ;

Quel effroi fait trembler leur flamme versatile ?
Ils palpitent comme le pouls, durant la fièvre ;

Ils ont l’air de mourir en spasmes de lumière,

De la mort s’effeuillant d’une rose trémière ;

Leur feu qui bouge a des adieux comme les lèvres.
Oh ! les cierges, brûlure et pâleur ! oh ! les cires

Qui sur les chandeliers des églises expient

Et compensent le mal avec leurs flammes pies ;

Cires de qui l’orgueil est d’être des martyres !
Le crépuscule a su vos sanglantes délices,

Ô cierges, ayant l’air, dans l’air qui s’est ému,

De roseaux écorchés dont la moelle est à nu ;

Ah ! cette volupté d’augmenter son supplice !
Tous les cierges, au loin, rouvrent leurs cicatrices,

Cierges stigmatisés, au sang toujours docile

Pour laver les péchés mieux que jeûne et vigile ;

Dieu ! Que plus rien ne saigne et que l’ombre guérisse !
C’est chaque fois comme une plaie aux pieds, aux mains !

Comme une Passion du Christ qui recommence ;

Or le cierge pascal sera pire demain

Et l’Ombre va saigner, ouverte par sa Lance.
XIV
Le Banc de communion s’offre…

Ô blancheur et douceur de la nappe !

Mystiques agapes

Où le pain est toujours préparé pour les pauvres.
Pour les pauvres de tout bonheur,

Pour les âmes sans joie ;

Car c’est surtout sur la misère du cœur

Que Jésus s’apitoie.
Et il vient donc, condescendant

À tout vœu qui vers lui s’élance ;

L’hostie approche ; il est dedans…

Et les encensoirs se balancent.
Douceur du Festin délectable

Parmi des parfums et des chants ;

Qu’elle est belle, la Sainte Table !

C’est une haie en fleur un matin de printemps.
La nappe est de la toile la plus fine,

Les dentelles sont assorties ;

Tout est d’une douceur divine,

Ô layette de la naissance de l’Hostie !
Ah ! venez donc, tous les cœurs indigents,

Ceux qu’aucun amour n’a faits riches,

Ceux dont l’ennui s’afflige,

Un secours vous éclôt du ciboire d’argent.
Vous les pauvres, Jésus se donne !

Voyez, comme un écu, l’hostie

Avec son authentique effigie ;

Et c’est vraiment, dans les bouches, comme une aumône !

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Les Hosties
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