Je dirai l’innocence en butte à l’imposture,

Et le pouvoir inique, et la vieillesse impure,

L’enfance auguste et sage, et Dieu, dans ses bienfaits,

Qui daigne la choisir pour venger les forfaits.

Ô fille du Très-Haut, organe du génie,

Voix sublime et touchante, immortelle harmonie,

Toi qui fais retentir les saints échos du ciel

D’hymnes que vont chanter, près du trône éternel,

Les jeunes séraphins aux ailes enflammées ;

Toi qui vins sur la terre aux vallons Idumées

Répéter la tendresse et les transports si doux

De la belle d’Égypte et du royal époux ;

Et qui, plus fière, aux bords où la Tamise gronde,

As, depuis, fait entendre et l’enfance du monde,

Et le chaos antique, et les anges pervers,

Et les vagues de feu roulant dans les enfers,

Et des premiers humains les chastes hyménées,

Et les douceurs d’Éden sitôt abandonnées,

Viens ; coule sur ma bouche et descends dans mon coeur.

Mets sur ma langue un peu de ce miel séducteur

Qu’en des vers tout trempés d’une amoureuse ivresse

Versait du sage roi la langue enchanteresse ;

Un peu de ces discours grands, profonds comme toi,

Paroles de délice ou paroles d’effroi

Aux lèvres de Milton incessamment écloses,

Grand aveugle dont l’âme a su voir tant de choses !…
(CHANT I)

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Suzanne
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