La genèse polynésienne

Dans le Vide éternel interrompant son rêve,

L’Être unique, le grand Taaroa se lève.

Il se lève, et regarde : il est seul, rien ne luit.

Il pousse un cri sauvage au milieu de la nuit :

Rien ne répond. Le temps, à peine né, s’écoule ;

Il n’entend que sa voix. Elle va, monte, roule,

Plonge dans l’ombre noire et s’enfonce au travers.

Alors, Taaroa se change en univers :

Car il est la clarté, la chaleur et le germe ;

Il est le haut sommet, il est la base ferme,

L’oeuf primitif que Pô, la grande Nuit, couva ;

Le monde est la coquille où vit Taaroa.

Il dit : – Pôles, rochers, sables, mers pleines d’îles,

Soyez ! Échappez-vous des ombres immobiles ! -

Il les saisit, les presse et les pousse à s’unir ;

Mais la matière est froide et n’y peut parvenir :

Tout gît muet encore au fond du gouffre énorme ;

Tout reste sourd, aveugle, immuable et sans forme.

L’Être unique, aussitôt, cette source des Dieux,

Roule dans sa main droite et lance les sept cieux.

L’étincelle première a jailli dans la brume,

Et l’étendue immense au même instant s’allume ;

Tout se meut, le ciel tourne, et, dans son large lit,

L’inépuisable mer s’épanche et le remplit :

L’univers est parfait du sommet à la base,

Et devant son travail le Dieu reste en extase.

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La genèse polynésienne
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