À David, statuaire, sur une statue d’enfant

Divini opus Alcimedontis.

VIRGILE
L’enfant ayant aperçu

(À l’insu

De sa mère, à peine absente)

Pendant au premier rameau

De l’ormeau

Une grappe mûrissante ;
L’enfant, à trois ans venu,

Fort et nu,

Qui jouait sur la belle herbe,

N’a pu, sans vite en vouloir,

N’a pu voir

Briller le raisin superbe.
Il a couru ! ses dix doigts

À la fois,

Comme autour d’une corbeille,

Tirent la grappe qui rit

Dans son fruit.

Buvez, buvez, jeune abeille !
La grappe est un peu trop haut ;

Donc il faut

Que l’enfant hausse sa lèvre.

Sa lèvre au fruit déjà prend,

Il s’y pend,

Il y pend comme la chèvre.
Oh ! comme il pousse en dehors

Tout son corps,

Petit ventre de Silène,

Reins cambrés, plus fléchissants

En leur sens

Que la vigne qu’il ramène.
À deux mains le grain foulé

A coulé ;

Douce liqueur étrangère !

Tel, plus jeune, il embrassait

Et pressait

La mamelle de sa mère.
Âge heureux et sans soupçon !

Au gazon

Que vois-je ? un serpent se glisse,

Le même serpent qu’on dit

Qui mordit,

Proche d’Orphée, Eurydice.
Pauvre enfant ! son pied levé

L’a sauvé ;

Rien ne l’avertit encore. —

C’est la vie avec son dard

Tôt ou tard !

C’est l’avenir ! qu’il l’ignore !

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À David, statuaire, sur une statue d’enfant
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