Les joujoux de la morte

La petite Marie est morte,

Et son cercueil est si peu long

Qu’il tient sous le bras qui l’emporte

Comme un étui de violon.
Sur le tapis et sur la table

Traîne l’héritage enfantin.

Les bras ballants, l’air lamentable,

Tout affaissé, gît le pantin.
Et si la poupée est plus ferme,

C’est la faute de son bâton ;

Dans son oeil une larme germe,

Un soupir gonfle son carton.
Une dînette abandonnée

Mêle ses plats de bois verni

A la troupe désarçonnée

Des écuyers de Franconi.
La boîte à musique est muette ;

Mais, quand on pousse le ressort

Où se posait sa main fluette,

Un murmure plaintif en sort.
L’émotion chevrote et tremble

Dans : Ah ! vous dirai-je maman !

Le Quadrille des Lanciers semble

Triste comme un enterrement,
Et des pleurs vous mouillent la joue

Quand la Donna é mobile,

Sur le rouleau qui tourne et joue,

Expire avec un son filé.
Le coeur se navre à ce mélange

Puérilement douloureux,

Joujoux d’enfant laissés par l’ange,

Berceau que la tombe a fait creux !

Évaluations et critiques :

Les joujoux de la morte
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Vous voulez rejoindre la communauté des poètes? Laissez-nous savoir ce que vous pensez de ce poème!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x