Sur le Carnaval de Venise IV – Clair de lune sentimental

A travers la folle risée

Que Saint-Marc renvoie au Lido,

Une gamme monte en fusée,

Comme au clair de lune un jet d’eau…
A l’air qui jase d’un ton bouffe

Et secoue au vent ses grelots,

Un regret, ramier qu’on étouffe,

Par instant mêle ses sanglots.
Au loin, dans la brume sonore,

Comme un rêve presque effacé,

J’ai revu, pâle et triste encore,

Mon vieil amour de l’an passé.
Mon âme en pleurs s’est souvenue

De l’avril, où, guettant au bois

La violette à sa venue,

Sous l’herbe nous mêlions nos doigts…
Cette note de chanterelle,

Vibrant comme l’harmonica,

C’est la voix enfantine et grêle,

Flèche d’argent qui me piqua.
Le son en est si faux, si tendre,

Si moqueur, si doux, si cruel,

Si froid, si brûlant, qu’à l’entendre

On ressent un plaisir mortel,
Et que mon coeur, comme la voûte

Dont l’eau pleure dans un bassin,

Laisse tomber goutte par goutte

Ses larmes rouges dans mon sein.
Jovial et mélancolique,

Ah ! vieux thème du carnaval,

Où le rire aux larmes réplique,

Que ton charme m’a fait de mal !

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Sur le Carnaval de Venise IV – Clair de lune sentimental
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