Le calvaire

A Raoul Gineste.
De la lande attristée vers le ciel d’or glorieux

Monte la vieille Croix de pierre

Aux héroïques bras, jamais lassés

De leur geste large ouvert, et sur qui les averses

Ont mis l’offrande des mousses.

Et tous à genoux sur l’herbe rare

Courbant leurs pesantes échines, -

Comme font les boeufs au labour, -

Ils prient et ils pleurent les admirables Humbles,

Les enviables Humbles;

Ils pleurent sans rancune, ils prient sans colère,

A genoux sur l’herbe rare

De la lande attristée – vers le ciel d’or glorieux.

Voici nos douleurs, ô Christ

Qui aimes la douleur;

Bois nos larmes, Dieu

Qui te plais aux larmes!

Voici nos misères

Et voici nos deuils

Et l’opaque fumée de notre malice

Qui monte vers Ta Face, ainsi

Que la fumée des entrailles sanglantes

D’un bouc égorgé pour le sacrifice.

Et le crépuscule monte de la terre -

Comme une vapeur d’encens

Monte de l’encensoir -

Une miraculeuse Paix efface l’horizon

Et s’épand ainsi qu’une fraîche pluie

Sur l’aride cœur qui souffre.

Et, dans l’ombre commençante

La vieille Croix agrandie

Semble unir le sol au zenith -

Comme un Pont jeté

Sur les éthéréennes ondes -

Comme un sublime et symbolique Pont, menant

De la lande attristée – vers le ciel d’or glorieux.
1888.

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Le calvaire
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