Se retrouver tout comme aujourd’hui dans dix ans
Il n’y aurait rien de changé
Le jour un peu plus pâle et les journées plus
courtes
Ce carré de ciel découpé par les toits aussi lourd
de pluie ou de lumière
Les habitudes et les saisons obscurcies par un
usage trop long et trop familier
Un ciel de février comme aujourd’hui pesant et
bas
Devant une table au café ma main tenant un crayon
inutile
Et la même distance entre les passants et ma
présence obscure
Avec seulement une plus grande peine un plus
grand mal
A regarder face à face le vide de cette vie si
remplie et si vaine
Une plus longue habitude de la vie
Une plus longue habitude de la mort
Et ce rétrécissement douloureux de mes gestes
Et de mon visage
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