La Maison paternelle

Inoubliable est la demeure

Qui vit fleurir nos premiers jours !

Maison des mères ! C’est toujours

La plus aimée et la meilleure.
Ici c’est le papier fleuri

Dont, les jours de fièvre moroses,

Nous comptions les guirlandes roses

D’un long regard endolori.
Là, vers Noël, à la nuit proche

Nous déposions nos souliers…

Combien de détails familiers

S’éveillent au bruit d’une cloche !
C’est que la plus jeune sœur

Apprit à marcher en décembre ;

Le moindre coin de chaque chambre

A des souvenirs de douceur.
Rien n’a changé ; les glaces seules

Sont tristes d’avoir recueilli

Le visage un peu plus vieilli

Des mélancoliques aïeules.
Tout est pareillement rangé

Et, dans la lumière amortie,

S’éternise la sympathie

Du logis qu’on n’a pas changé :
Fauteuils des anciennes années

Où l’on nous couchait endormis,

Fauteuils démodés, vieux amis,

Avec leurs étoffes fanées,
Meubles familiarisés

Par une immuable attitude,

Mettant des charmes d’habitude

Dans les salons tranquillisés.
Jardin en fleur, vigne, tonnelle,

Empreinte vague de nos pieds

Sur les tapis et les sentiers,

O sainte maison paternelle
Qui donc pourrait vous oublier,

Logis où dort notre âme en cendre,

Surtout quand on a vu descendre

Des cercueils chers dans l’escalier !…

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La Maison paternelle
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