Axilis au ruisseau

Axilis, allongé sur l’herbe de la rive,

Suit d’un œil nonchalant le clair ruisseau d’eau vive

Qui court, léger d’aurore, au milieu des prés verts.

Le bois s’éveille à peine, et les champs sont déserts…

Axilis laisse errer sur sa flûte d’ébène

Des doigts vagues qu’un même accord toujours ramène ;

Car il semble exhalé, si limpide et si pur,

Par des lèvres d’argent sur un roseau d’azur !

Aux pentes des coteaux flottent des vapeurs blanches

Et le matin mouillé sourit nu dans les branches.

Le pâtre qu’une ivresse envahit lentement

Sent tressaillir sous lui la terre obscurément.

Il boit l’haleine en fleur de la saison nouvelle ;

Il boit le lait sacré de la bonne Cybèle.

Eaux courantes, bois verts, feuillage frémissant…

Le clair frisson du monde a passé dans son sang !

Dans l’herbe humide et drue, il plonge son visage ;

Il voudrait sur son cœur serrer le paysage.

La vie autour de lui circule ; il voit courir

Mille insectes fiévreux qu’un soir fera mourir.

L’oiseau vole ; le vent souffle ; la feuille tremble ;

Le ciel est de cristal… Et voici qu’il lui semble

Que son âme, pareille au reflet du bouleau,

A fui, légère et vaine, au murmure de l’eau…

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Axilis au ruisseau
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