L’angélus du matin

Fauve avec des tons d’écarlate,

Une aurore de fin d’été

Tempétueusement éclate

A l’horizon ensanglanté.
La nuit rêveuse, bleue et bonne

Pâlit, scintille et fond dans l’air,

Et l’ouest dans l’ombre qui frissonne

Se teinte au bord de rose clair.
La plaine brille au loin et fume.

Un oblique rayon venu

Du soleil surgissant allume

Le fleuve comme un sabre nu.
Le bruit des choses réveillées

Se marie aux brouillards légers

Que les herbes et les feuillées

Ont subitement dégagés.
L’aspect vague du paysage

S’accentue et change à foison.

La silhouette d’un village

Paraît. – Parfois une maison
Illumine sa vitre et lance

Un grand éclair qui va chercher

L’ombre du bois plein de silence.

Çà et là se dresse un clocher.
Cependant, la lumière accrue

Frappe dans les sillons les socs

Et voici que claire, bourrue,

Despotique, la voix des coqs
Proclamant l’heure froide et grise

Du pain mangé sans faim, des yeux

Frottés que flagelle la bise

Et du grincement des moyeux,
Fait sortir des toits la fumée,

Aboyer les chiens en fureur,

Et par la pente accoutumée,

Descendre le lourd laboureur,
Tandis qu’un choeur de cloches dures

Dans le grandissement du jour

Monte, aubade franche d’injures,

A l’adresse du Dieu d’amour !

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L’angélus du matin
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