Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies

Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies,

Toi, coeur saignant d’hier qui flambes aujourd’hui,

C’est vrai pourtant que c’est fini, que tout a fui

De nos sens, aussi bien les ombres que les proies.
Vieux bonheurs, vieux malheurs, comme une file d’oies

Sur la route en poussière où tous les pieds ont lui,

Bon voyage ! Et le Rire, et, plus vielle que lui,

Toi, Tristesse, noyée au vieux noir que tu broies !
Et le reste ! – Un doux vide, un grand renoncement,

Quelqu’un en nous qui sent la paix immensément,

Une candeur d’âme d’une fraîcheur délicieuse…
Et voyez ! notre coeur qui saignait sous l’orgueil,

Il flambe dans l’amour, et s’en va faire accueil

À la vie, en faveur d’une mort précieuse !

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Ô vous, comme un qui boite au loin, Chagrins et Joies
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