Sonnet : Lorsque je vous dépeins…

Oh ! la paresseuse fille.

Sara la Baigneuse.
Lorsque je vous dépeins cet amour sans mélange,

Cet amour à la fois ardent, grave et jaloux,

Que maintenant je porte au fond du cœur pour vous,

Et dont je me raillais jadis, ô mon jeune ange,
Rien de ce que je dis ne vous paraît étrange,

Rien n’allume en vos yeux un éclair de courroux ;

Vous dirigez vers moi vos regards longs et doux,

Votre paleur nacrée en incarnat se change.
Il est vrai, — dans la mienne, en la forçant un peu,

Je puis emprisonner votre main blanche et frêle,

Et baiser votre front si pur sous la dentelle :
Mais — ce n’est pas assez pour un amour de feu ;

Non, ce n’est pas assez de souffrir qu’on vous aime,

Ma belle paresseuse ! il faut aimer vous-même.

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Sonnet : Lorsque je vous dépeins…
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