Eve sans trève

Et la Coiffure, l’Art du Front,

Cheveux massés à la Néron

Sur des yeux qui, du coup, fermentent;

Tresses, bandeaux, crinière ardente;

Madone ou caniche ou bacchante;

Mes frères, décoiffons d’abord! puis nous verrons.
Ah! les ensorcelants Protées!

Et suivez-les décolletées

Des épaules; comme, aussitôt,

Leurs yeux, les plus durs, les plus faux

Se noient, l’air tendre et comme il faut

Dans ce halo de chair en harmonies lactées…..
Et ce purgatif : Vierge hier,

Porter aujourd’hui dans sa chair,

Fixe, un Œil mâle, en fécondée!

L’âme doit être débordée!

Oh! nous n’en avons pas idée!

Leur air reste le même, avenant et désert….
Avenant, Promis et Joconde!

Et par les rues, et dans le monde

Qui saurait dire de ces yeux

Réfléchissant tout ce qu’on veut

Voici les vierges, voici ceux

Où la Foudre finale a bien jeté la sonde.
Ah! non, laissons, on n’y peut rien.

Suivons-les comme de bons chiens

Couvrons de baisers leurs visages

Du moment faisons bon ménage

Avec leurs bleus, leurs noirs mirages

Cueillons-en, puis chantons: merci c’est bien, fort bien…

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Eve sans trève
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