Le réveil d’un dieu

La chevelure éparse et la gorge meurtrie,

Irritant par les pleurs l’ivresse de leurs sens,

Les femmes de Byblos, en lugubres accents,

Mènent la funéraire et lente théorie.
Car sur le lit jonché d’anémone fleurie

Où la Mort avait clos ses longs yeux languissants,

Repose, parfumé d’aromate et d’encens,

Le jeune homme adoré des vierges de Syrie.
Jusqu’à l’aurore ainsi le choeur s’est lamenté,

Mais voici qu’il s’éveille à l’appel d’Astarté,

L’Epoux mystérieux que le cinname arrose.
Il est ressuscité, l’antique adolescent !

Et le ciel tout en fleur semble une immense rose

Qu’un Adonis céleste a teinte de son sang.

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Le réveil d’un dieu
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