Le Fils Perdu

Comme l'adieu dure un moment et que, sur le pas de la porte, se sont étreints le fils et le père, il y a la campagne derrière et toutes les tentations du monde qui appelle et qui

s'impatiente.
Au bout des routes incertaines quand il débouche sur la plaine, on voit l'enfant qui se retourne encore et qui fait signe qu'ici déjà la terre est féconde.
Après ce sont des lettres de pension dans quoi reviennent des noms d'idoles et de larves à qui est dévouée toute l'étude. « Sois courageux ! »> répond

le père mais ces mots arrivent trop tard car déjà sur le fils opère le charme nocturne de l'Astarté des Sidoniens dont il va toucher la corne tous les soirs.
Des filles le dévêtent et le couronnent de roses et de pampres, et le bousculent et rient quand il prend des poses de roi pour dire qu'il n'est plus rien.
Le père se console avec l'idée de la proche destruction du monde. « Ce soleil, dit-il ébloui à sa fenêtre, explique l'évaporation des anges. »

Dominique Pagnier

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Le Fils Perdu
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