Comme déjà le soleil revient et que les Gentils font commerce des souvenirs de la Passion, la lance, le sang, la tunique, la couronne et les clous, nul ne se soucie de l'éponge

de la boisson amère, sinon la fille la plus perdue qui la prend pour sa collection.
Elle en use certains soirs pour dire elle aussi que tout est achevé, mais elle retient son cri, distinguant derrière elle, dans le spectre de la lumière que fait son miroir

biseauté, la figure voûtée du Rayonnant tout juste remonté des Enfers et qui défait son bleu de chauffe dans une odeur de naphte et d'étincelle.
Dans la ruelle les grues font les cent pas montrant leurs veines plus bleues sous la cruauté des éclairages; l'argent c'est juste pour l'histoire de ce sang qui n'en finit pas.
(Le poète ne sait plus rien de la suite, mais il meurt comblé, sa tête déjà emportée par le mouvement terrestre dans la nuit d'Allemagne. À travers les pleurs

d'un saule, la lune verse sur sa nuque son ordinaire libation.)

Dominique Pagnier

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L’éponge
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