J’écoute dans la nuit

J’écoute dans la nuit rager le vent d’automne,

Sous les toits gémissants combien de galetas

Où des mourants songeurs que n’assiste personne

Se retournant sans fin sur de vieux matelas

Écoutent au dehors rager le vent d’automne.
Sonne, sonne pour eux, vent éternel, ton glas !

Au plus chaud de mon lit moi je me pelotonne

Oui! je ferme les yeux, je veux rêver, si las,

Que je suis dans l’azur, au haut d’une colonne

Seul, dans un blanc déluge éternel de lilas.
Mais zut! j’entends encor rager ce vent d’automne.

Messaline géante, oh! ne viendras-tu pas

M’endormir sur tes seins d’un ron-ron monotone

Pour m’emporter, bien loin, sur des grèves, là-bas

Où l’on n’entend jamais jamais le vent d’automne.

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J’écoute dans la nuit
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