Je possède un bouquet de pauvres fleurs fanées,

Que je garde, jaloux, comme on garde un trésor ;

Car dans ce cher débris je crois trouver encor

Le parfum de la main qui me les a données.
Et quand mon souvenir remonte en son essor

De mes jours de bonheur les rives fortunées,

Sur ces roses, que seul le temps a profanées,

Un doux rayon d’amour sème des reflets d’or.
Pauvres fleurs !… bien souvent, inutiles rosées,

Les larmes de mes yeux vous auront arrosées,

Sans rien vous rendre, hélas ! de votre éclat vermeil.
N’importe, je vous aime, ô reliques bénies !

Restez là sur mon cœur ; et mes lèvres ternies

Vous presseront encor dans mon dernier sommeil !

(1876)

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Chère relique
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