Sonnets de la Mort – 12 – Tout s’enfle contre moy

Tout s’enfle contre moy, tout m’assaut, tout me tente,

Et le Monde, et la Chair, et l’Ange révolté,

Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme inventé

Et m’abisme, Seigneur, et m’esbranle, et m’enchante.
Quelle nef, quel appuy, quelle oreille dormante,

Sans péril, sans tomber, et sans estre enchanté,

Me donras-tu? Ton Temple où vit ta Saincteté,

Ton invincible main, et ta voix si constante ?
Et quoy ? Mon Dieu, je sens combattre maintesfois

Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix,

Cest Ange revolté, ceste Chair, et ce Monde.
Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera

La nef, l’appuy, l’oreille, où ce charme perdra,

Où mourra cest effort, où se rompra ceste onde.

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Sonnets de la Mort – 12 – Tout s’enfle contre moy
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