Ma belle languissait dans sa funeste couche

Ma belle languissait dans sa funeste couche

Où la mort ces beaux yeux de leurs traits désarmait,

Et le feu dans sa moëlle allumé consumait

Les lys dessus son front, les roses sur sa bouche.
L’air paraissait autour tout noir des nuits funèbres

Qui des jours de la vie éteignent le flambeau

Elle perdait déjà son corps dans le tombeau,

Et sauvait dans le Ciel son âme des ténèbres.
Toute la terre était de deuil toute couverte

Et son reste de beau lui semblait odieux :

L’âme même sans corps semblait moins belle aux Dieux,

Et ce qu’ils en gagnaient leur semblait une perte.
Je le sus, et soudain mon cœur gela de crainte

Que ce rare trésor ne me fût tout ravi :

S’il l’eût été, je l’eusse incontinent suivi,

Ainsi que l’ombre suit une lumière éteinte.
Notre fortune enfin de toutes parts poussée,

A force de malheur fut prête à renverser

Ma belle en se mourant, et moi pour me presser

Moi-même de ce mal dont elle était pressée.
L’Amour, qui la voyait cruellement ravie,

S’enflamme de colère à voir mourir son feu,

Accourt tout aussitôt, en trouve encore un peu,

L’évente de son aile, et lui donne la vie…

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Ma belle languissait dans sa funeste couche
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