Eponge pourrie

Je sens que j’ai perdu l’Art, ma dernière idole,

Le Beau ne m’émeut plus d’un malade transport,

Maintenant c’est fini, car avec l’Art s’envole

Cette extase où parfois le noir Dégoût s’endort.
Trente siècles d’ennui pèsent sur mon épaule

Et concentrent en moi leur rage, leur remord,

Mes mains ont désappris le travail qui console,

Pas un jour où, tremblant, je ne songe à la mort.
Et je vais enviant l’lnstinct des multitudes,

Je me traîne énervé d’immenses lassitudes,

Altéré de néant et n’espérant plus rien.
Pourtant tu bats toujours, cœur que le Spleen dévore!

Si tu pouvais, du moins, en retrouver encore

De ces larmes d’enfant qui me font tant de bien!

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Eponge pourrie
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