La Perdrix et les Coqs

Parmi de certains

Coqs, incivils, peu galants.
Toujours en noise, et turbulents,
Une

Perdrix étoit nourrie.
Son sexe, et l'hospitalité,

De la part de ces

Coqs, peuple à l'amour porté,

Lui faisoient espérer beaucoup d'honnêteté :

Ils feroient les honneurs de la ménagerie.

Ce peuple cependant, fort souvent en furie.

Pour la dame étrangère ayant peu de respec,

Lui donnoit fort souvent d'horribles coups de bec.
D'abord elle en fut affligée;

Mais, sitôt qu'elle eut vu cette troupe enragée

S'entre-battre elle-même et se percer les flancs,

Elle se consola. «

Ce sont leurs mœurs, dit-elle;

Ne les accusons point, plaignons plutôt ces gens :
Jupiter sur un seul modèle
N'a pas formé tous les esprits;
Il est des naturels de coqs et de perdrix.

S'il dépendoit de moi, je passerais ma vie
En plus honnête compagnie.

Le maître de ces lieux en ordonne autrement;
Il nous prend avec des tonnelles,

Nous loge avec des coqs, et nous coupe les ailes :

C'est de l'homme qu'il faut se plaindre seulement. »

Jean de La Fontaine

Évaluations et critiques :

La Perdrix et les Coqs
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Votre opinion compte! Partagez-la et dites-nous ce que vous pensez de ce poème.

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x