Éloge de L’Oranger

Sommes-nous, dit-il, en Provence ?

Quel amas d'arbres toujours verts

Triomphe ici de l'inclémence

Des aquilons et des hivers ?
Jasmins dont un air doux s'exhale,

Fleurs que les vents n'ont pu ternir,

Aminte en blancheur vous égale,

Et vous m'en faites souvenir.
Orangers, arbres que j'adore,

Que vos parfums me semblent doux !

Est-il dans l'empire de Flore

Rien d'agréable comme vous ?
Vos fruits aux écorces solides

Sont un véritable trésor ;

Et le jardin des Hespérides

N'avait point d'autres pommes d'or.
Lorsque votre automne s'avance,

On voit encor votre printemps ;

L'espoir avec la jouissance

Logent chez vous en même temps.
Vos fleurs ont embaumé tout l'air que je respire :

Toujours un aimable zéphyre

Autour de vous se va jouant.

Vous êtes nains ; mais tel arbre géant,

Qui déclare au soleil la guerre,

Ne vous vaut pas,

Bien qu'il couvre un arpent de terre

Avec ses bras.

Extrait de: 
Recueil : Les amours de Psyché et de Cupidon (1669)

Jean de La Fontaine

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Éloge de L’Oranger
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