Las ! Mort, qui t’a fait si hardie

Las ! Mort, qui t’a fait si hardie

De prendre la noble Princesse

Qui était mon confort, ma vie,

on bien, mon plaisir, ma richesse !

Puisque tu as pris ma maîtresse,

Prends-moi aussi son serviteur,

Car j’aime mieux prochainement

ourir que languir en tourment,

En peine, souci et douleur !
Las ! de tous biens était garnie

Et en droite fleur de jeunesse !

Je prie à Dieu qu’il te maudie,

Fausse Mort, pleine de rudesse !

Si prise l’eusses en vieillesse,

Ce ne fût pas si grand rigueur ;

ais prise l’as hâtivement,

Et m’as laissé piteusement

En peine, souci et douleur !
Las ! je suis seul, sans compagnie !

Adieu ma Dame, ma liesse !

Or est notre amour departie,

Non pourtant, je vous fais promesse

Que de prières, à largesse,

orte vous servirai de coeur,

Sans oublier aucunement;

Et vous regretterai souvent

En peine, souci et douleur.
Dieu, sur tout souverain Seigneur,

Ordonnez, par grâce et douceur,

De l’âme d’elle, tellement

Qu’elle ne soit pas longuement

En peine, souci et douleur !

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Las ! Mort, qui t’a fait si hardie
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