Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye

Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye

En ma mort je revis je vois sans penser voir,

Car tu as d’éclairer et d’obscurcir pouvoir,

Mais tout orage noir de rouge eclair flamboye.
Mon front qui cache et monstre avec tristesse, joye,

Le silence parlant, l’ignorance au sçavoir,

Tesmoignent mon hautain et mon humble devoir,

Tel est tout coeur, qu’espoir et désespoir guerroye.
Fier en ma honte et plein de frisson chaleureux,

Blasmant, louant, fuyant, cherchant l’art amoureux,

Demi-brut, demi-dieu, je fuis devant ta face,
Quand d’un oeil favorable et rigoureux, je croy,

Au retour tu me vois, moy las ! qui ne suis moy :

Ô clair-voyant aveugle, ô Amour, flamme et glace !

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Je me trouve et me pers, je m’asseure et m’effroye
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