Par la chaîne d’or des étoiles vives

La Lampe du ciel pend du sombre azur

Sur l’immense mer, les monts et les rives.

Dans la molle paix de l’air tiède et pur.

Bercée au soupir des houles pensives,

La Lampe du ciel pend du sombre azur

Par la chaîne d’or des étoiles vives.
Elle baigne, emplit l’horizon sans fin

De l’enchantement de sa clarté calme ;

Elle argente l’ombre au fond du ravin,

Et, perlant les nids posés sur la palme,

Qui dorment, légers, leur sommeil divin,

De l’enchantement de sa clarté calme

Elle baigne, emplit l’horizon sans fin.
Dans le doux abîme, ô Lune, où tu plonges,

Es-tu le soleil des morts bienheureux,

Le blanc paradis où s’en vont leurs songes ?

Ô monde muet, épanchant sur eux

De beaux rêves faits de meilleurs mensonges,

Es-tu le soleil des morts bienheureux,

Dans le doux abîme, ô Lune, où tu plonges ?
Toujours, à jamais, éternellement,

Nuit ! Silence ! Oubli des heures amères !

Que n’absorbez-vous le désir qui ment,

Haine, amour ; pensée, angoisse et chimères ?

Que n’apaisez-vous l’antique tourment,

Nuit ! Silence ! Oubli des heures amères !

Toujours, à jamais, éternellement ?
Par la chaîne d’or des étoiles vives,

Ô Lampe du ciel, qui pends de l’azur,

Tombe, plonge aussi dans la mer sans rives !

Fais un gouffre noir de l’air tiède et pur

Au dernier soupir des houles pensives,

Ô Lampe du ciel, qui pends de l’azur

Par la chaîne d’or des étoiles vives !

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La Lampe du ciel
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