Le Conducteur de cabriolet

Nam cur

Quae laedunt oculos festinas demere : si quid

Est animum, differs curandi tempus in annum ?

HORACE, Ép. II, liv. I.
Dans ce cabriolet de place j’examine

L’homme qui me conduit, qui n’est plus que machine,

Hideux, à barbe épaisse, à longs cheveux collés :

Vice et vin et sommeil chargent ses yeux soûlés.

Comment l’homme peut-il ainsi tomber ? pensais-je,

Et je me reculais à l’autre coin du siége.

— Mais Toi, qui vois si bien le mal à son dehors,

La crapule poussée à l’abandon du corps,

Comment tiens-tu ton âme au-dedans ? Souvent pleine

Et chargée, es-tu prompt à la mettre en haleine ?

Le matin, plus soigneux que l’homme d’à-côté,

La laves-tu du songe épais ? et dégoûté,

Le soir, la laves-tu du jour gros de poussière ?

Ne la laisses-tu pas sans baptême et prière

S’engourdir et croupir, comme ce conducteur

Dont l’immonde sourcil ne sent pas sa moiteur ?

Évaluations et critiques :

Le Conducteur de cabriolet
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Votre avis compte! Laissez-nous savoir ce que vous pensez de ce poème et montrez-nous que vous êtes un grand poète!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x