Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché

Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché,

Qui pour son ornement quelque trophée porte,

Lever encore au ciel sa vieille tête morte,

Dont le pied fermement n’est en terre fiché,
Mais qui dessus le champ plus qu’à demi penché

Montre ses bras tout nus et sa racine torte,

Et sans feuille ombrageux, de son poids se supporte

Sur un tronc nouailleux en cent lieux ébranché :
Et bien qu’au premier vent il doive sa ruine,

Et maint jeune à l’entour ait ferme la racine,

Du dévot populaire être seul révéré :
Qui ta chêne a pu voir, qu’il imagine encore

Comme entre les cités, qui plus florissent ore,

Ce vieil honneur poudreux est le plus honoré.

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Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché
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