Ma muse dort comme une marmotte de mon pays… Comme il vous plaira, ma verve ; ce qu’il y a de sûr, c’est que je ne ferai rien sans vous.

Ducis.
Souvent un grand désir de choses inconnues,

D’enlever mon essor aussi haut que les nues,

De ressaisir dans l’air des sons évanouis,

D’entendre, de chanter mille chants inouïs,

Me prend à mon réveil ; et voilà ma pensée

Qui, soudain rejetant l’étude commencée,

Et du grave travail, la veille interrompu,

Détournant le regard comme un enfant repu,

Caresse avec transport sa belle fantaisie,

Et veut partir, voguer en pleine poésie.

À l’instant le navire appareille : et d’abord

Les câbles sont tirés, les ancres sont à bord,

La poulie a crié ; la voile suspendue

Ne demande qu’un souffle à la brise attendue,

Et sur le pont tremblant tous mes jeunes nochers

S’interrogent déjà vers l’horizon penchés.

Adieu, rivage, adieu ! — Mais la mer est dormante,

Plus dormante qu’un lac ; mieux vaudrait la tourmente !

Mais d’en haut, ce jour-là, nul souffle ne répond ;

La voile pend au mât et traîne sur le pont.

Debout, croisant les bras, le pilote, à la proue,

Contemple cette eau verte où pas un flot ne joue,

Et que rasent parfois de leur vol lourd et lent

Le cormoran plaintif et le gris goëland.

Tout le jour il regarde, inquiet du voyage,

S’il verra dans le ciel remuer un nuage,

Ou frissonner au vent son beau pavillon d’or ;

Et quand tombe la nuit, morne, il regarde encor

La quille où s’épaissit une verdâtre écume,

Et la pointe du mât qui se perd dans la brume.

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Le Calme
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