Ô calme de l’ombre indistincte !

Ô silence du logis clos !

Le carillon du beffroi tinte,

Et ses sons semblent les halos

Du cadran qui, sur la tour, hante

Comme un clair de lune qui chante !
La bûche brûle, opiniâtre :

Elle s’enflamme, chaque fois

Que le vent noir souffle sur l’âtre

Avec un bruit presque de voix ;

Ô le vent dans la cheminée !

La chambre est toute enluminée…
On songe à des choses finies,

À tout ce qu’on avait rêvé,

Processions sans litanies,

Maison où rien n’est arrivé,

Tout le passé dont on est vieux !

Ô les lampes comme des yeux…
Les pâles lampes nous regardent,

Regards de ceux qui ne sont plus ;

Et les miroirs un peu nous gardent

Les visages irrésolus

De tant de morts que nous aimâmes ;

Ce soir, le vent porte leurs âmes.
Souvenance ! Morne veillée !

Pourquoi tant d’essais de bonheur ?

Toute vie est dépareillée…

La bûche, comme un Sacré-Cœur,

Dans la cendre saigne en silence ;

Le vent la perce de sa Lance.
La chambre est triste à cause d’elle,

Triste à cause de nous aussi ;

Sa peine à la nôtre se mêle,

Et tout s’en va dans l’air transi

Finir en un peu de fumée

Par qui la chambre est résumée.
1896

Évaluations et critiques :

Soir
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Commentez ce poème pour montrer à quel point vous êtes créatif et inspiré!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x