Jour des morts

On n’a pas vu le ciel aujourd’hui. Gris, opaque,

Et très bas, le brouillard est resté suspendu.

Les regards se brisaient au froid de cette plaque,

Métal terni que nul rayon d’or n’a fendu.
Vers le soir seulement, au bord du lourd couvercle

Une lueur, ainsi qu’un fil de sang vermeil,

Se glisse, creuse un trou, puis s’élargit en cercle.

Le brouillard est trempé de gouttes de soleil.
Il s’effrange, il se fond en chauds reflets d’opale,

Et l’on voit vers le sol languissamment neiger

Des flocons de vapeur, ouate de pourpre pâle

Qui vole en tourbillon lumineux et léger.
Deux petits mendiants, blottis sous une porte,

Ouvrent leurs grands yeux bleus vaguement éblouis.

Songeant au cimetière où gît leur mère morte,

Du beau tapis qu’il tombe ils sont tout réjouis.
Car ces flottants flocons de pourpre sont les roses

Qui parfument du ciel les printemps toujours verts,

Et que le bon soleil jette en ces soirs moroses

Sur la terre endormie au tombeau des hivers.

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Jour des morts
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