Le berceau

Dans la chambre paisible où tout bas la veilleuse

Palpite comme une âme humble et mystérieuse,

Le père, en étouffant ses pas, s’est approché

Du petit lit candide où l’enfant est couché ;

Et sur cette faiblesse et ces douceurs de neige

Pose un regard profond qui couve et qui protège.

Un souffle imperceptible aux lèvres l’enfant dort,

Penchant la tête ainsi qu’un petit oiseau mort,

Et, les doigts repliés au creux de ses mains closes,

Laisse à travers le lit traîner ses bras de roses.

D’un fin poudroiement d’or ses cheveux l’ont nimbé ;

Un peu de moiteur perle à son beau front bombé,

Ses pieds ont repoussé les draps, la couverture,

Et, libre maintenant, nu jusqu’à la ceinture,

Il laisse voir, ainsi qu’un lys éblouissant,

La pure nudité de sa chair d’innocent.

Le père le contemple, ému jusqu’aux entrailles…

La veilleuse agrandit les ombres aux murailles ;

Et soudain, dans le calme immense de la nuit,

Sous un souffle venu des siècles jusqu’à lui,

Il sent, plein d’un bonheur que nul verbe ne nomme,

Le grand frisson du sang passer dans son coeur d’homme.

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Le berceau
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