Telle, sur une mer houleuse, la frégate

Emporte vers le Nord les marins soucieux,

Telle mon âme nage, abîmée en tes yeux,

Parmi leur azur pâle aux tristesses d’agate.
Car j’ai revu dans leur nuance délicate

Le mirage lointain des Édens et des cieux

Plus doux, que ferme à nos désirs audacieux

La figure voilée et sombre d’une Hécate.
Hélas ! courbons le front sous le poids des exils !

C’est en vain qu’aux genoux attiédis des amantes

Nous cherchons l’infini sous l’ombre de leurs cils.
Jamais rayon d’amour sur ces ondes dormantes

Ne vibrera, sincère et pur, et les maudits

Ne retrouveront pas les anciens paradis.

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