Comme aux âges naïfs, je t’ai donné mon coeur

Comme aux âges naïfs, je t’ai donné mon coeur,

Ainsi qu’une ample fleur,

Qui s’ouvre pure et belle aux heures de rosée ;

Entre ses plis mouillés ma bouche s’est posée.
La fleur, je la cueillis avec des doigts de flamme,

Ne lui dis rien : car tous les mots sont hasardeux

C’est à travers les yeux que l’âme écoute une âme.
La fleur qui est mon coeur et mon aveu,

Tout simplement, à tes lèvres confie

Qu’elle est loyale et claire et bonne, et qu’on se fie

Au vierge amour, comme un enfant se fie à Dieu.
Laissons l’esprit fleurir sur les collines

En de capricieux chemins de vanité,

Et faisons simple accueil à la sincérité

Qui tient nos deux coeurs vrais en ses mains cristallines

Et rien n’est beau comme une confession d’âmes

L’un à l’autre, le soir, lorsque la flamme

Des incomparables diamants

Brûle comme autant d’yeux

Silencieux

Le silence des firmaments.

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Comme aux âges naïfs, je t’ai donné mon coeur
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