Intérieur (Il fait nuit)

Il fait nuit. Au dehors, à flots tombe la pluie.

L’âtre aux vieux murs couverts d’une lèpre de suie,

D’une résine en feu s’éclaire pauvrement.

Tapi dans son coin noir, mélancoliquement,

Un grillon solitaire, en son cri-cri sonore,

Regrette son cher trou, dans les prés, à l’aurore,

Alors que la rosée, au soleil s’allumant,

À chaque pointe d’herbe allume un diamant!

Autour des feux mourants, qui dans l’âtre blêmissent,

Des paysans penchés par degrés s’assoupissent,

Plongés dans l’hébétude, et le regard pareil

À ceux des bœufs repus ruminant au soleil.

L’aïeule aux grêles mains, branlant le chef, tricote;

À ses pieds, un matou joue avec la pelote.

Ses maigres doigts noueux vont et viennent sans fin,

Poussant l’aiguille en bois dans les mailles de lin;

Elle écoute le vent, rêve parfois, s’arrête,

Tire la longue aiguille et s’en gratte la tête;

Puis reprend aussitôt, avec son air songeur.

Et moi j’intitulai ma pièce : Intérieur.

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Intérieur (Il fait nuit)
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