Élégie : Nuit et jour…

Dame, d’amer déesse,

Pour votre grâce avoir,

Vous offre ma jeunesse,

Mes biens et mon avoir.

AL. CHARTIER.
Nuit et jour, malgré moi, lorsque je suis loin d’elle,

À ma pensée ardente un souvenir fidèle

La ramène : — il me semble ouïr sa douce voix

Comme le chant lointain d’un oiseau ; je la vois

Avec son collier d’or, avec sa robe blanche,

Et sa ceinture bleue, et la fraîche pervenche

De son chapeau de paille, et le sourire fin

Qui découvre ses dents de perle, — telle enfin

Que je la vis un soir dans ce bois de vieux ormes

Qui couvrent le chemin de leurs ombres difformes ;

Et je l’aime d’amour profond : car ce n’est pas

Une femme au teint pâle et mesurant ses pas,

Au regard nuagé de langueur, une Anglaise

Morne comme le ciel de Londres, qui se plaise,

La tête sur sa main, à rêver longuement,

À lire Grandisson et Werther ; non, vraiment ;

Mais une belle enfant inconstante et frivole,

Qui ne rêve jamais ; une brune créole
Aux grands sourcils arqués, aux longs yeux de velours

Dont les regards furtifs vous poursuivent toujours ;

À la taille élancée, à la gorge divine,

Que sous les plis du lin la volupté devine.

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Élégie : Nuit et jour…
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