La salamandre

-  » Grillon, mon ami, es-tu mort, que tu demeures sourd

au bruit de mon sifflet, et aveugle à la lueur de

l’incendie ?  »
Et le grillon, quelque affectueuses que fussent les

paroles de la salamandre, ne répondait point, soit qu’il

dormît d’un magique sommeil, ou bien soit qu’il eût

fantaisie de bouder.
 » Oh ! chante-moi ta chanson de chaque soir dans ta

logette de cendre et de suie, derrière la plaque de fer,

écussonnée de trois fleurs-de-lys héraldiques !  »
Mais le grillon ne répondait point encore, et la salamandre

éplorée, tantôt écoutait si ce n’était pas sa voix, tantôt

bourdonnait avec la flamme aux changeantes couleurs rose,

bleue, rouge, jaune, blanche et violette.
-  » Il est mort, il est mort, le grillon mon ami !  » – Et

j’entendais comme des soupirs et des sanglots, tandis que

la flamme, livide maintenant, décroissait dans le foyer

attristé.
-  » Il est mort ! Et puisqu’il est mort, je veux mourir !  »

- Les branches de sarment étaient consumées, la flamme se

traîna sur la braise en jetant son adieu à la crémaillère,

et la salamandre mourut d’inanition.

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La salamandre
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