Sonnets de la Mort – 06 – Tout le monde se plaint de la cruelle envie

Tout le monde se plaint de la cruelle envie

Que la nature porte aux longueurs de nos jours :

Hommes, vous vous trompez, ils ne sont pas trop cours,

Si vous vous mesurez au pied de vostre vie.
Mais quoy ? je n’entens point quelqu’un de vous qui die :

Je me veux despestrer de ces fascheux destours,

Il faut que je revole à ces plus beaux sejours,

Où sejourne des Temps l’entresuitte infinie.
Beaux sejours, loin de l’oeil, pres de l’entendement,

Au prix de qui ce Temps ne monte qu’un moment,

Au prix de qui le jour est un ombrage sombre,
Vous estes mon desir : et ce jour, et ce Temps,

Où le Monde s’aveugle et prend son passetemps,

Ne me seront jamais qu’un moment et qu’une Ombre.

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Sonnets de la Mort – 06 – Tout le monde se plaint de la cruelle envie
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