À un sous-lieutenant

Vous portez, mon bel officier,

Avec une grâce parfaite,

Votre sabre à garde d’acier ;

Mais je songe à notre défaite.
Cette pelisse de drap fin

Dessine à ravir votre taille ;

Vous êtes charmant ; mais enfin.

Nous avons perdu la bataille.
On lit votre intrépidité

Dans vos yeux noirs aux sourcils minces.

Aucun mal d’être bien ganté !

Mais on nous a pris deux provinces.
A votre âge on est toujours fier

D’un peu de passementerie ;

Mais, voyez-vous, c’était hier

Qu’on mutilait notre patrie.
Mon lieutenant, je ne sais pas

Si le soir, un doigt sur la tempe,

Tenant le livre ou le compas,

Vous veillez tard près de la lampe.
Vos soldats sont-ils vos enfants ?

Êtes-vous leur chef et leur père ?

Je veux le croire et me défends

D’un doute qui me désespère.
Tout galonné, sur le chemin,

Pensez-vous à la délivrance ?

– Jeune homme, donne-moi la main.

Crions un peu : – Vive la France !

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À un sous-lieutenant
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