Dans les instants où je dors

Dans les instants où je dors,

Jetée au fond des ténèbres,

Je ressens la paix funèbre

D’être une morte, et toi mort.
Mais, hélas ! ô ma merveille,

Toi si débordant, si beau,

Comme brisant un tombeau

Tu revis quand je m’éveille!
Tout mon être en est blessé,

Et, baissant mon front hagard,

Je médite ton regard

Je recommence à penser…
— Au fond des bagnes, sans doute,

Le pauvre forçat écoute,

Sous le soleil dont il meurt,

Une sournoise rumeur…

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Dans les instants où je dors
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